Une vieille habitude que l’on croyait oublié
A travers ce portrait photographique de Juliette, ma grand-mère, je souhaite vous raconter la manière dont elle fait sa lessive… Il y a plus passionnant me direz vous, mais cette habitude anodine révèle en fait une vérité tout autre : un monde où cohabitent des générations que parfois tout oppose.
Et que ça brille !
Ma grand-mère, c’est une lavandière des temps modernes. Imaginez-vous aujourd’hui faire votre lessive autrement qu’avec une machine à laver ? Personnellement, c’est pour moi un indispensable de l’électroménager.
Et bien, c’est à la main que Juliette fait toutes ses lessives (Je vous jure pourtant qu’elle a une machine à laver, mais elle ne sert que de support pour ses plantes). Elle préfère laver son linge dans son lavabo, et y prend en plus beaucoup de plaisir.
Dans son appartement lillois, la petite cuisine est aménagée le temps d’une lessive en lavoir à domicile, où elle fait chauffer l’eau, y fait tremper son linge, le lave, le rince, l’étend pour le faire sécher, le repasse et le range dans ses placards. Cette façon de faire m’a surprise la première fois mais c’est pourtant ainsi que l’on faisait autrefois, et il n’y a pas si longtemps que ça.
Une génération à la vitesse grand V
A la suite de ce constat, une réflexion m’est venue à l’esprit.
Les jeunes générations ne se rendent pas toujours compte à quel point tout va vite de nos jours. Il est pour nous évident aujourd’hui, par exemple, d’avoir accès à internet et de posséder un smartphone. Mais nous oublions parfois avec quelle vitesse ce petit objet est venu chambouler notre quotidien. Pour ceux qui se rappelle du Blackberry, vous souvenez-vous à de sa popularité à la fin des années 2010 ? Et la vitesse à laquelle il a disparu à peine 2-3 années plus tard, remplacé par l’Iphone qui s’est imposé presque du jour au lendemain ?
Ma génération s’est vite accommodée de ces changements incessants et y à même pris goût. Mais quand est-il de la génération de nos grands-parents qui, comme Juliette, ont un peu de mal à suivre la cadence ?
Un Smartphone ? Elle ne sait même pas ce que c’est, et encore moins l’utiliser.
La modernité a du bon, mais pour certain, cela va trop vite. Ils se sentent complètement perdus dans cette océan de nouveauté et ont l’impression de perdre pied.
Apprendre les uns des autres
Si le changement vers la modernité est si difficile pour ma grand-mère, c’est d’abord parce que sa génération n’a pas été habituée à tout ça, et que le monde des nouvelles technologies est totalement inconnu pour elle. Certains seniors y arrivent, parce qu’ils y mettent l’énergie nécessaire et sont curieux. Mais d’autres n’ont pas le courage.
Je pense qu’un sujet identitaire se joue aussi. « Refuser » la modernité, c’est aussi s’accrocher à ses valeurs du passé, et ne pas oublier qui l’on est, d’où l’on vient.
Pour les générations les plus jeunes, le mouvement et la nouveauté sont devenus la normalité et font parti de notre ADN. Alors que pour les plus anciens, la tradition et les habitudes sont des valeurs souvent essentielles.
Au final, chacun semble bien s’en accommoder et la cohabitation, même si parfois un peu en décalage, fonctionne plutôt bien. Chacun apprend de l’autre, et c’est souvent ce que l’on constate dans les réunions de famille. Les petits derniers apprennent aux anciens à utiliser les nouvelles technologies pendant que les plus anciens racontent leur vie d’avant aux plus jeunes. Et faire la lessive à la main ne les empêchait pas d’avoir la belle vie.
Toi aussi, tu as vécu ça avec tes grands-parents ? N’hésite pas à le raconter en commentaires !